Le mois béni de Ramadan arrivera d’ici quelques jours, que Dieu le Tout-Miséricordieux nous permette de le vivre.
Le contexte actuel de crise sanitaire liée au covid-19 implique que vivrons un mois de Ramadan différent mais non moins spirituel.
Nous sommes tous appelés à poursuivre encore les efforts de confinement et à limiter les interactions sociales au strict minimum. Ainsi, les mosquées resteront fermées et les prières surérogatoires du tarawih ne pourront se faire qu’à la maison et uniquement avec les personnes vivant sous le même toit.
Cette contrainte ne doit pas être vécue avec pénibilité, au contraire elle constitue une adoration récompensée si Dieu le veut. En effet, rappelons-nous constamment que rester chez soi vise à sauver des vies et « celui qui sauve une âme [vie] est comme s’il avait sauvé l’humanité » (Coran S.5 V.32) Donc chaque fois que nous nous astreignons aux consignes sanitaires, nous faisons œuvre de bien en plus d’accomplir son devoir citoyen auquel l’islam est particulièrement attaché.
Par ailleurs, le Prophète Mohamed (que les prières et la paix de Dieu soient sur lui) nous a enseigné que celui qui cesse une adoration dont il avait l’habitude à cause d’une contrainte, sa récompense lui serait quand même comptée tant que dure la contrainte. Ainsi, viendra le jour où nous retrouverons, si Dieu veut, nos mosquées mais en attendant nous sommes appelés à la patience et à notre sens des responsabilités. Cette patience fait partie des objectifs des enseignements du mois de Ramadan et là aussi, les récompenses de Dieu sont immenses pour tous ceux qui font preuve de patience.
Le mois de Ramadan est le mois par excellence de la générosité, de la solidarité et du partage. Cela ne doit pas changer et particulièrement durant cette crise sanitaire qui éprouve les plus vulnérables parmi nous. Notre générosité trouvera certainement une nouvelle expression respectueuse des mesures sanitaires.
Plusieurs associations œuvrent auprès des sans-abris, des familles en situation de précarité, auprès de personnes âgées isolées et lancent des appels aux dons. A côté de cela, les établissements de soin et les hôpitaux font aussi appel au public pour un soutien financier ou des missions bénévoles encadrées. Nous devons profiter de ce mois béni pour multiplier les dons et les actions. Beaucoup d’actions peuvent se faire de chez soi, certaines autres demandent parfois de sortir de chez soi, pour aider un parent, une personne âgée ou une personne dans une grande précarité, participer à une mission de bénévolat en présentiel ou encore soutenir une association humanitaire dans son action de terrain. Toutes ces belles œuvres sont appelés à être réalisées toujours dans le strict respect des consignes sanitaires, notamment des « gestes barrières », et uniquement par de jeunes hommes et jeunes femmes en bonne santé afin de protéger nos aînés qui étaient jusque lors très impliqués. Les personnes les plus jeunes et en bonne santé doivent éviter que les plus vulnérables soient contraints de sortir. Agir ainsi c’est soutenir le pays, ses concitoyens moins bien lotis, âgés ou malades, tous ceux qui sont confrontés à la rue et à la misère, tous ceux qui vont subir de plein fouet les effets économiques de cette crise sanitaire sans précédent.
Restons chez nous et restons généreux et impliqués dans le bien de notre société, attentifs aux autres et toujours soucieux du respect des consignes.
Musulmans de France,
La Courneuve, le 20 avril 2020.