Dans une interview publiée le 23 mars courant au site du Figaro, Bernard Squarcini ancien directeur de la DCRI, a parlé de Khaled Kelkal, terroriste abattu par la police française en 1995, en indiquant qu’il « n’était qu’un petit délinquant de droit commun ayant suivi un stage à l’UOIF ».
Que veulent dire cette phrase et l’évocation de ce « stage » ? Que laissent-elles auprès du lecteur ou que lui suggèrent-elles ? Probablement que Khaled Kelkal serait passé du stade de petit délinquant en terroriste notoire suite à ce fameux « stage ».
Il s’agit là de propos qui, en plus d’être erronés, sont insidieux et dangereux, propos qui ne peuvent que nuire à l’UOIF, à sa réputation et à son action.
Pour mémoire, et à notre connaissance, avant d’être abattu, Khaled Kelkal n’était évoqué par aucun média ni comme terroriste, ni comme élément dangereux ni même comme un simple délinquant. Son évocation ou sa présence ne soulevait pas plus d’attention que celle de n’importe quel autre citoyen, en tout cas auprès de l’UOIF.
Et quand bien même il aurait été connu avant d’être abattu, à quel « stage » de l’UOIF aurait-il pu participer ?
Il n’est pas inutile de rappeler à ce propos que l’UOIF œuvre depuis plus de trente ans en faveur de la promotion d’une lecture éclairée de l’islam, adaptée à notre société et notre époque et qui prône le respect et l’adoption des valeurs républicaines. Si des jeunes se retrouvent en formation auprès de l’UOIF c’est pour la promotion de ces valeurs et non pour ce que semble suggérer l’affirmation inconsidérée de Bernard Squarcini.
L’UOIF n’a ménagé aucun effort, et continuera, pour prémunir les jeunes contre toutes les formes de dérive, d’extrémisme ou de violence aveugle. Fière de ce qu’elle fait, elle estime qu’elle n’a pas de leçon à recevoir à ce sujet.
Dans ces moments très difficiles que traverse notre pays, les mots ont leur sens. Il n’est pas du tout sain ni digne de détourner la réalité des choses ou de l’histoire, pour jeter l’anathème ou créer la suspicion.
Dans sa guerre contre le terrorisme qui risque d’être longue, la France a besoin de l’effort de chacun et de son expertise. L’UOIF prétend en disposer et participe, modestement et efficacement, comme fédérations musulmane française représentative à cet effort national. Tel est son devoir qu’elle continuera d’assumer avec rigueur et sérieux.