Pour celui qui est habitué aux belles compétences, celles-ci deviennent une nature qui se mélange à son sang et son esprit. Il ne s’en départ jamais. On le voit toujours doux, bienveillant, endurant, affectueux envers tout le monde, même envers les animaux et les objets inanimés.
Le Messager d’Allah (saws) était en voyage. Il partit faire ses besoins … certains de ses compagnons vinrent un passereau avec ses petits… ils s’emparèrent de ces derniers… la mère arriva, se mit à tourner autour d’eux et à battre des ailes. A son retour le Prophète (saws) la vit et se tourna vers ses compagnons pour demander : « Qui a affligé celle-ci à travers ses petits ? Rendez-lui ses enfants ! »
Un autre jour, le Prophète (saws) a vu une colonie de fourmis qu’on avait incendiée. Il s’enquit : « Qui a brûlé ceci ? » L’un de ses compagnons répondit : « C’est moi ! »
Il se fâcha et déclara : « Il n’appartient qu’au Seigneur du feu de châtier par le feu ! »
Pour ce qui est de la bienveillance du Prophète (saws), il faisait ses ablutions quand une chatte vint vers lui. Il lui tendit le récipient pour qu’elle boive. Puis, il fit ses ablutions avec le restant d’eau.
Un jour, le Prophète (saws) passa près d’un homme qui avait jeté une brebis à terre. Il avait posé son pied sur le cou de l’animal, pour le retenir avant de l’égorger. Tandis qu’il aiguisait son couteau, l’animal le fixait de son regard. Le Prophète (saws) se mit en colère quand il vit cette scène et dit : « veux-tu la tuer deux fois ? Que n’avais-tu aiguisé ton couteau avant de la coucher ? »
Une autre foi, il passa à coté de deux hommes qui parlaient, chacun étant assis sur sa monture. En voyant cela, il eut pitié des deux animaux et interdit de prendre les bêtes comme chaise.
En d’autres termes, tu ne dois monter un animal qu’en cas de nécessité. Une fois ta tâche accomplie, descends et laisse la bête se reposer ! Le Prophète (saws) a aussi interdit de marquer une bête au visage.
On évoque, parmi les anecdotes les plus pittoresques, que le Prophète (saws) avait une chamelle nommée al-‘Adba…Puis, un groupe de polythéistes s’attaquèrent aux chameaux des musulmans qui paissaient aux abords de Médine. Ils les emportèrent tous, y compris al-’Adba, et capturent également une femme des musulmans et l’emmenèrent avec eux. Les polythéistes se sauvèrent avec la femme et les chameaux. Quand ils s’arrêtèrent en cours de route, ils laissaient les chameaux paitre autour d’eux. Ils firent une halte et s’endormirent. La femme se leva la nuit pour s’enfuir, se dirigea vers les chameaux pour en monter un. A chaque fois qu’elle s’approchait d’une bête, celle-ci se mettait à blatérer très fort. Elle la laissait alors, de crainte de réveiller l’ennemi. Puis, elle se mit à considérer un à un les chameaux, jusqu’à ce qu’elle parvînt à al-‘Adba. Elle la tira et trouva la chamelle docile et instruite. La femme la monta, puis se dirigea avec elle vers Médine. Al-‘Adba s’élança alors à toute vitesse.
Quand la femme sentit que le salut était proche, sa joie s’intensifia et elle s’écria : « Ô Allah ! Je Te fais une promesse …Si Tu me sauves, je sacrifierai cette chamelle !! »
Elle parvint à Médine où les gens reconnurent la chamelle du Prophète (saws). Elle s’arrêta chez elle et on conduisit la chamelle chez le Prophète (saws) ; plus tard la femme vient réclamer la chamelle pour la sacrifier !
Le Prophète (saws) répondit : « Quelle bien mauvaise récompense tu lui donne ! » ou « Quelle mauvaise récompense lui a-t-elle réservée : si Allah la délivre sur cette chamelle, elle la sacrifiera ! »
Puis il ajouta : « Point de fidélité à sa promesse dans la désobéissance d’Allah ou dans ce que le fils d’Adam ne possède pas ».
Pourquoi ne transforme tu pas tes compétences dans tes relations avec les gens – comme la bienveillance, l’affabilité et la générosité – en une qualité qui t’accompagne en toutes circonstances, dans tout ce avec quoi tu es en rapport même les animaux, les objets inanimés et les arbres !!
Le vendredi, le Prophète (saws) se mettait debout et s’adossait contre un tronc de palmier planté dans la mosquée, pour faire son prêche. Une femme des Ansâr lui dit : « Ô Messager d’Allah ! Ne devrais-je pas te procurer quelque chose pour t’asseoir, car j’ai un serviteur qui est menuisier. »
Le Prophète (saws) répondit : « Si tu veux ». Elle lui fabriqua alors le mimbar…Quand ce fut le vendredi, il monta sur le mimbar qu’on lui avait confectionné et lorsqu’il s’y assit, le tronc d’arbre se mit à mugir tel un taureau … ce palmier cria, au point de se fendre. La mosquée en trembla … Le Prophète (saws) descendit du mimbar et serra le tronc contre lui, et le palmier se mit à gémir à l’instar d’un enfant qu’il faut consoler, jusqu’à ce qu’il se tût. Puis, Il (saws) déclara : « Par Celui qui détient l’âme de Muhammad dans Sa main, si je ne l’avais pas étreint, il aurait continué ainsi jusqu’au jour de la Résurrection !! »
Une allusion …
Allah a honoré l’être humain
Mais cela ne l’autorise pas à opprimer
Les autres créatures !
Extrait du livre « Jouis de ta vie » de Muhammad al-’Arîfi (www.arefe.com) publié aux éditions Al-Hadîth
Source : Havre de Savoir