Arafa (ou Arafat) est un mont à proximité de la Mecque. Il est le lieu où se rassemblent tous les pèlerins la veille de l’Aïd. Il est l’incontournable pilier du hajj (pèlerinage).
Selon Aïcha, la mère des croyants (rad), le Prophète (sws) dit : « Il n’est pas de jour pendant lequel Allah affranchit plus de serviteurs que le jour d’Arafa ». C’est le Jour de Rahma, de la Miséricorde où notre Seigneur est fier de ses pèlerins. Ce jour-ci, Allah s’adressa aux anges : « voyez-vous, Mes serviteurs sont venus à Moi de toutes les contrées. Je vous prends pour témoins que Je leur ai pardonné tout ». Gloire à Dieu ! Allah n’a pas besoin de prendre de témoin puisqu’il est Témoin sur toute chose. Mais de par sa Bonté, et pour nous apaiser davantage, Il associe la présence des anges à notre bonheur.
C’est sur Arafa, que le prophète (sws) prononça son discours d’adieu sur lequel j’aimerais revenir un jour pour en explorer les beautés et tous les trésors du message prophétique.
Les non pèlerins sont conviés à le jeûner. En effet, « le jeûne de Arafa, si Allah veuille bien nous l’accorder, expie [tous les écarts] de l’année qui le précède et [ceux] de l’année qui le suivra », disait le prophète (sws).
Quand Allah jure dans la sourate de l’aube « par le pair et l’impair », Al-Chafî’i dit que cela signifie le jour de l’Aïd (10è jour) et le jour de Arafa (9è jour).
D’où l’importance particulière de ces deux jours qui, d’ailleurs, font partie de cette belle et noble décade de Dhul-hijja.
Résumons : Dhul-hijja est un des quatre mois sacrés pendant lesquels, Allah nous dit de ne pas commettre de l’injustice, non simplement envers les autres, mais surtout envers nous-mêmes. Dans ce mois, il y a sa première décade, où nous devons nous exposer aux effluves d’Allah, pleines de miséricorde, de pardon, de bénédictions et de bontés. Dans cette décade où l’on doit multiplier les bonnes œuvres telles que la prière, la sadaqa, la bonté filiale, le secours aux plus vulnérables et toute autre bonne œuvre, il y a le jour de Arafa.
Finalement, ce jour est triplement important dans la vie du croyant. Il ne doit pas le négliger sauf dans des circonstances exceptionnelles.
Allah, dans Sa grandeur, est attentif à notre sort. Il sait que les péchés sont des fardeaux qui pèsent lourds sur nos épaules. Alourdis, nous n’aurons pas la joie de vivre, l’espoir diminue, les bonnes initiatives se raréfient. Alors, Allah, par Sa bonté et Sa générosité, Il nous allège de ces fardeaux encombrants, libère nos âmes de leurs carcans, et nous donne l’envie et l’espérance de repartir de bon pied pour vivre, pour travailler, pour construire notre monde, pour donner un sens à notre vie, bref pour L’adorer.
Nous, croyants, avons tout à gagner de nous rapprocher de notre Seigneur pendant ce jour de Arafa par le jeûne, certes, mais aussi par la lecture du Coran, par les invocations et surtout par la gaîté que nous faisons rentrer dans notre entourage (familles, voisins, collègues, amis etc).
Oui, le croyant doit être à la fois le réceptacle de la Rahma et de la bonté d’Allah et la source de cette Rahma et de cette bonté envers les créatures. La religion n’est autre qu’ADORER le Créateur et SERVIR les créatures.
Que Dieu vous protège ainsi que ceux que vous chérissez !
Mohsen NGAZOU
Président de MUSULMANS DE FRANCE