Aujourd’hui, le 20 novembre 2020, nous célébrons le 31ème anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.
L’islam a accordé une grande place à l’enfant et de manière plus large à la famille. Outre la protection et l’éducation, les textes de l’islam insistent sur l’affection et la bienveillance à prodiguer aux enfants ainsi que sur la nécessité de prendre en considération leurs paroles, leurs pensées, leurs opinions et à les respecter.
Un très grand nombre d’enfants n’ont toujours pas la protection qui leur est due. Privés d’affection et d’éducation, dans des situations de grande précarité les contraignant à travailler ou pire encore les laissant être réduits en esclavage ou enrôlés dans des combats meurtriers, des millions d’enfants subissent de plein fouet les maux de ce monde sans adultes pour les épargner.
Le Prophète (prières et paix de Dieu soient sur lui) lui-même connut des épreuves douloureuses durant son enfance. Il n’a pas connu son père, décédé avant sa naissance et perdit sa mère alors qu’il avait six ans. Orphelin, le Prophète (prières et paix de Dieu soient sur lui) a pu compter sur l’affection et la protection de son grand-père ‘Abd-al-muttalib puis, au décès de ce dernier, sur celles de son oncle Abu Talib. Le Prophète (prières et paix de Dieu soient sur lui) a toujours fait preuve d’une grande compassion et d’affection envers les enfants et a énoncé un certain nombre de droits dont les principes se retrouvent dans la déclaration des droits de l’enfant. Ces principes sont également dans le Coran.
En effet, la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) ratifiée par le plus grand nombre de pays au monde (sauf les Etats-unis et la Somalie) a été signée le 20 novembre 1989. Elle consacre cinq droits fondamentaux à savoir, le droit à l’identité, le droit à la santé, le droit à l’éducation, le droit à la protection et le droit à la participation, en faveur de la protection et du développement de l’enfant. Ces droits fondamentaux sont développés dans 54 articles et qui sont résumés par les dix droits suivants :
La situation des enfants dans le monde demeure très préoccupante, les organisations humanitaires évaluent à 400 millions le nombre d’enfants orphelins. Il y en aurait dix-mille de plus chaque année selon ces mêmes évaluations. Dans certaines région en proie aux conflits, être orphelin c’est être encore plus exposé à l’exploitation, à la prostitution ou à l’enrôlement par les milices. C’est grandir avec moins de repères et souvent moins d’affection. C’est avoir besoin de tuteurs et de tutrices qui pourront donner une chance de mieux grandir, de se construire malgré le manque des parents.
Par ailleurs, la crise sanitaire a amplifié les inégalités sociales dans tous les pays et également au niveau international. L’UNICEF (United Nations International Children’s Emergency Fund ou Fonds des Nations unies pour l’enfance) nous propose un éclairage sur la situation actuelle des enfants – intégrant l’impact de la crise sanitaire du au covid 19 – dans le monde qui est reproduit plus bas.
Ces chiffres édifiants le sont particulièrement dans le domaine de l’instruction. Cependant, il n’est pas tolérable que dans le monde de 2020 il y ait encore tant d’enfants qui meurent de faim, tant d’enfants qu’on ne puisse pas protéger de la barbarie de la guerre, tant d’enfants qui meurent de maladies pourtant simples à traiter, tant d’enfants qui ne peuvent plus espérer après avoir vu et vécu la misère ou le chaos dans leur quotidien d’enfant.
Pour autant, partout où les adultes ont pris leurs responsabilités, partout ou des mesures simples de protection, de soins et d’éducation ont été prises, les résultats sont stupéfiants. Les enfants sont capables d’un courage et d’une vitalité extraordinaire. Ensemble, œuvrons à améliorer les conditions de vies de ces millions d’enfants, seul gage d’un avenir stable pour l’ensemble des générations futures.
Musulmans de France,
La Courneuve, le 20 novembre 2020
SYNTHESE 2020 DE L’UNICEF
La pandémie mondiale de la Covid-19 marque le début de cette nouvelle décennie et fait peser des menaces considérables sur les enfants, sur leur sécurité, leur bien-être, leur avenir et leurs droits. Au-delà d’une crise sanitaire, le monde fait face à véritable crise des droits de l’enfant, rappelant plus que jamais l’importance et tout le sens de la CIDE.
Chaque enfant, sans distinction, a des droits (article 2). Qu’il soit réfugié ou migrant, un enfant a droit à une protection et à des soins spécifiques jusqu’à ses 18 ans, comme n’importe quel enfant. Il doit pouvoir bénéficier d’alternatives sûres et concrètes à la détention. UNICEF plaide auprès des gouvernements pour protéger tous les enfants en situation de migration de la xénophobie et des discriminations. Nous travaillons pour leur garantir un accès égal à la santé et à l’éducation, pour qu’ils soient respectés, qu’ils aient droit à une famille et à une identité juridique et pour les protéger de toute forme de violence et d’exploitation.
Chaque enfant a un droit inhérent à la vie, à la survie et au développement (article 6), il doit pouvoir jouir du meilleur état de santé possible (article 24). Bien que des progrès remarquables aient été réalisés ces trois dernières décennies (diminution du nombre d’enfants décédés avant l’âge de 5 ans passant de 12,5 millions en 1990 à 5,2 millions en 2019), ce n’est pas encore suffisant. Rien qu’en 2019, environ 14000 décès d’enfants de moins de cinq ans sont survenus quotidiennement et si les tendances actuelles persistent, entre 2020 et 2030, 48 millions d’enfants, dont la moitié des nouveau-nés, mourront avant l’âge de cinq ans. Parmi eux, beaucoup à cause de maladies qui peuvent être évitées ou traitées, s’ils bénéficient de soins abordables et de qualité. UNICEF plaide pour une couverture sanitaire universelle pour que chaque enfant survive et s’épanouisse.
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La vaccination participe de ces droits. Grâce aux efforts considérables entrepris ces dernières années, 85% des enfants ont été protégés grâce à des vaccins vitaux en 2019. Toutefois, on constate un recul alarmant du nombre d’enfants bénéficiant de vaccins vitaux apparait dans le monde. Résultat des perturbations provoquées par la pandémie de COVID-19 dans la fourniture et l’utilisation des services de vaccination, ce phénomène représente un risque mortel pour les enfants qui en paient le prix.
La nutrition joue elle aussi un rôle majeur : en dépit des avancées, la moitié des morts d’enfants de moins de cinq ans est liée à la sous-nutrition. Chez les enfants, la sous-nutrition augmente les risques de mourir d’infections courantes. Celles-ci surviennent plus fréquemment et sont souvent plus graves. Des progrès ont été observés : entre 1990 et 2018, le nombre d’enfants de moins de cinq ans souffrant d’un retard de croissance a diminué dans le monde passant de 253 millions à 144 millions. Dans un contexte de crise sanitaire telle que celle liée au Covid-19, la nutrition est plus importante que jamais : elle aide à renforcer les défenses immunitaires contre toutes sortes de maladies. Les programmes d’actions pour faire face à la malnutrition sont plus que jamais indispensables.
L’accès à une eau saine et à l’hygiène est tout aussi primordial. Bien que le lavage des mains avec du savon soit essentiel dans la lutte contre les maladies infectieuses, y compris la COVID-19, 40 % de la population mondiale, soit 3 milliards de personnes, n’ont pas d’installation pour se laver les mains avec de l’eau et du savon à la maison. En 2017, 2,2 milliards de personnes ne disposaient pas d’accès à l’eau potable et 4,2 milliards n’étaient pas en mesure d’utiliser des installations sanitaires sûres. Pour vivre, survivre et se développer, il faut boire une eau potable, faire ses besoins dans des toilettes de base et bénéficier de bonnes conditions d’hygiène. Nous demandons la mise en place durable de services d’approvisionnement en eau et de systèmes d’assainissement.
Mettre fin à la violence envers les enfants
Chaque enfant a le droit d’être protégé contre toute forme de violence physique ou mentale (article 19). Il a aussi le droit d’être entendu (article 12). C’est la raison pour laquelle UNICEF accorde autant d’importance à la prise de parole des enfants et des jeunes. Plus d’un million d’enfants nous ont indiqué ce qui les ferait se sentir en sécurité à l’école. Cela a donné naissance au Manifeste de la jeunesse pour mettre fin à la violence. Celui-ci est une tribune adressée aux élèves, aux parents, aux professeurs et aux gouvernements pour améliorer la sécurité dans les écoles.
La CIDE a poussé les États à modifier leur législation pour que les enfants soient reconnus comme les détenteurs individuels de droits. Dans 54 pays, il est désormais interdit de faire usage de châtiments corporels, y compris sein du foyer, et 56 autres États se sont engagés à faire évoluer leur législation en ce sens.
Par ailleurs, chaque enfant a le droit d’être protégé contre toute forme d’exploitation et de violence sexuelle (article 34). Or, 650 millions de filles et de femmes actuellement en vie ont été mariées avant leurs 18 ans. Lorsqu’un mariage a lieu avant la majorité cela entraine plus de risques de violence domestique et de déscolarisation. Au cours des dix dernières années, la proportion de femmes mariées alors qu’elles étaient encore mineures a diminué de 15%, mais l’impact de la pandémie de la COVID 19 menace ces progrès : 13 millions de mariages d’enfants sont prédits dans les 10 prochaines années s’ajoutant aux 150 millions de cas déjà prévus pour cette même période, 4 millions de filles pourraient être mariées avant leur 18 ans dans les deux prochaines années.
Chaque enfant a un droit inhérent à la vie, à la survie et au développement (article 6). Pour que ce droit soit pleinement respecté, les parents doivent élever leurs enfants avec affection, au moyen d’une bonne nutrition, de jeux et de soins. C’est primordial dans les premières étapes de la vie.
La CIDE oblige les États à faire en sorte que les enfants dont les parents travaillent ne soient pas privés de ce dont ils ont besoin (article 18). Il convient de souligner que de bonnes conditions de travail permettent aux parents de subvenir aux besoins de leur enfant. Pour UNICEF, il est indispensable que les gouvernements et les entreprises créent des environnements de travail favorables aux familles, pour que les enfants bénéficient du meilleur départ possible dans la vie.
Chaque enfant a droit à l’éducation et à des possibilités d’apprentissage de qualité (article 28). Plus d’enfants et de jeunes sont inscrits à l’école. Pourtant, aujourd’hui le monde connait une véritable crise de l’apprentissage : 250 millions d’enfants et d’adolescents en âge d’aller à l’école primaire ou au collège ne sont pas scolarisés – ils étaient 364 millions en 1989). La fermeture des écoles liée à la crise sanitaire de la COVID-19 a renforcé les réalités déjà difficiles pour les enfants et les jeunes. Au moins un tiers des élèves – soit 463 millions d’enfants dans le monde – n’ont pas eu accès à l’enseignement à distance lorsque leur école était fermée.
Avec nos partenaires, nous mettons en place des systèmes éducatifs pour offrir un apprentissage à tous les enfants, pour que chacun dispose des connaissances et des compétences nécessaires pour s’épanouir à l’âge adulte.
La quasi-totalité des pays signataires de la convention des droits de l’enfant ont rendu obligatoire la scolarisation primaire, et plus de 100 d’entre eux offrent au moins neuf années d’enseignement obligatoire et gratuit.
Source : https://www.unicef.fr/dossier/convention-internationale-des-droits-de-lenfant