25Le jeûne est une adoration intime accomplie par le serviteur pour son Seigneur. A la différence des autres adorations, celle-ci n’est pas visible aux gens. Elle est laissée à la discrétion du jeûneur. Il n’y a que lui qui peut affirmer s’il a vraiment jeûné ou pas. Un tel acte, fait sincèrement pour Dieu, se verra gratifier d’une énorme récompense que Dieu seul détient. « Toute œuvre du fils d’Adam est pour lui sauf le jeûne. Il est pour Moi et c’est Moi qui le rétribue », nous rapporte le prophète bien-aimé sur Dieu. Une autre version nous montre la raison de cette grâce : « il s’abstient de manger, de boire et d’avoir des rapports conjugaux pour Moi ».
Heureux donc est celui qui a compris le sens spirituel de ces paroles et ses retombées sur son comportement au quotidien. Car il ne s’agit pas, comme le pensent certains, de renoncement uniquement à la satisfaction d’un appétit ou d’une envie charnelle. Loin de la spiritualité cette conception réductrice du jeûne. Le prophète bien-aimé, n’a-t-il pas attiré notre attention sur cette catégorie de personnes qui jeûnent pendant la journée et qui prient pendant la nuit mais qui n’auront gagné pour leur jeûne que la faim et la soif et pour leurs prières nocturnes que la fatigue !
Mais pourquoi donc la privation de toute une journée se retrouve ainsi diminuée ? Pourtant, la norme a bien été respectée ! Ou bien, le jeûneur a-t-il fait ou omis quelque chose de plus important qu’il ne fallait pas ?
C’est bien cela. La norme a été respectée à la lettre mais l’esprit de la norme a été bafoué. Le prophète bien-aimé élucide ce cas en disant que : « celui qui ne se prive pas de proférer des paroles ou des actes de mensonge, Dieu n’a nul besoin qu’il se prive de manger et de boire ». En effet, on ne peut pas aspirer à atteindre la piété, finalité ultime du jeûne, en ayant des attitudes et des comportements contraires au but recherché. On ne va pas se priver de choses à l’origine licites (nourriture, boisson et rapports conjugaux) pour s’adonner à des choses illicites !
D’où l’importance de ne pas s’arrêter au degré du jeûne du corps de ses désirs licites mais de le dépasser et de s’élever au degré du jeûne du cœur de tout ce qui est blâmable pour lui procurer cet état de sérénité et de paix intérieure qui se manifestera dans les paroles et les actes du jeûneur.
Que Dieu purifie nos cœurs de tous les vices et embellit notre comportement avec les meilleures vertus.
K.M.