La Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme et l’Antisémitisme (DILCRA) vient de publier les derniers chiffres relatifs aux actes islamophobes, antisémites ou antichrétiens pour l’année 2015.
Selon une méthodologie qui prend en compte uniquement les plaintes déposées, ces chiffres édifiants montrent que l’ensemble de ces actes ont augmenté de 17%.
Le rapport explique que les actes antichrétiens restent les plus importants avec 810 actes suivis de très près par les actes antisémites qui sont établis à 806. Si les actes antichrétiens ont augmenté de 20%, les actes antisémites ont baissé de 5% après avoir connu une augmentation de 101% l’année précédente. Même si plusieurs facteurs expliquent ces chiffres, l’année 2015 a été celle où des juifs ont été ciblés et tués lors des attentats de janvier 2015.
Les actes antimusulmans ont triplé depuis 2014. Le rapport comptabilise 429 actes islamophobes (dont 178 pour le mois de janvier 2015) avec une augmentation globale de 223%, et, plus particulièrement, une augmentation de 110% pour les actes commis contre des lieux de culte ou communautaires.
L’Observatoire Nationale de l’Islamophobie, rattachée au CFCM, a également présenté ses chiffres qui rejoignent ceux de la DILCRA.
Ces chiffres sont plus de deux fois inférieurs à ceux relevés par le Collectif Contre l’Islamophobie qui n’applique pas la même méthodologie et qui recense– après vérifications – tous les signalements reçus. Ainsi le CCIF comptabilise 905 actes islamophobes pour 2015 contre 764 en 2014, soit une augmentation de 18,5%.
L’UOIF est très préoccupée par le climat de désunion et de racisme qui pousse des Français à s’attaquer à des Français.
L’UOIF demande l’ouverture d’une mission parlementaire sur l’islamophobie afin de mieux combattre ce fléau déjà décrit et dénoncé dans de nombreux rapports issus d’organisations non gouvernementales nationales ou internationales.
Chaque acte antichrétien, islamophobe et antisémite doit exiger de nous à la fois une réponse ferme et un effort accru en faveur du dialogue et du vivre-ensemble.
L’intransigeance et l’impartialité des pouvoirs publics face à tout acte malveillant en raison des opinions religieuses, philosophiques ou politiques, de la couleur, de l’origine supposée ou vraie restent le socle sur lequel se fonde la citoyenneté.
L’UOIF appelle les pouvoirs publics à continuer les efforts déjà entamés pour lutter contre le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie.
L’UOIF salue l’engagement des associations ou organisations qui mènent également ce combat.
L’UOIF rappelle que ces fléaux sont l’affaire de tous et que les associations musulmanes en particulier ont un rôle à jouer par leur ouverture et le dialogue.
Union des Organisations Islamiques de France,
La Courneuve, le 21 janvier 2016.