بسم الله الرحمن الرحيم
والحمد لله والصلاة والسلام على رسول الله
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Chers toutes et tous : Amis, Invités, Sœurs et Frères. Un grand Salam.
J’ai envie de dire chers collègues, puisque moi-même je suis imam en exercice depuis presque 45 ans.
Vous êtes le substrat de l’islam. Vous êtes ses vecteurs par excellence.
Et à ce titre vous êtes les héritiers du Prophète Mohamed (sws) dans ses fonctions citées dans le verset : « Ô Prophète, Nous t’avons envoyé comme Témoin, Annonciateur, Avertisseur, Rappelant à Dieu par sa permission et comme une lampe éclairante ».
يا أيها النبي إنا أرسلناك شاهدا ومبشرا ونذيرا وداعيا إلى الله بإذنه وسراجا منيرا
Je pense que chacun de nous (imam, aumônier, mourchidah) se reconnait dans ces fonctions : Témoigner – Annoncer – Avertir – Rappeler et Eclairer.
De par votre fonction, vous transmettez et vous enseignez un islam authentique, ouvert, en phase avec la société et qui vise à libérer les gens des carcans, des traditions caduques et des préjugés.
Vous promouvez un discours religieux apaisant, responsable et inclusif.
Vous répondez aux préoccupations des fidèles dans les modalités et adaptations pratiques afin de vivre leur religion dans la sérénité la plus totale.
Vous accueillez toute personne en questionnement sur Dieu, la spiritualité ou sur les révélations divines.
Vous prévenez la radicalité par des réponses adéquates et sur mesure à la propagande terroriste, et vous immunisez les jeunes générations contre ce fléau. Je rends hommage à Amar Lasfar, ici présent, qui lors des Assises Nationales de l’islam à l’IMA était le premier à dire haut et fort que les imams sont les premiers remparts contre l’extrémisme, et qu’aucun terroriste n’est passé par la case-mosquée ni par la case-imam.
Vous soutenez les personnes en difficulté, les familles, les femmes et les indigents qui ont besoin de l’écoute et toute la solidarité.
Parfois vous résolvez des conflits au sein des familles par votre médiation.
Vous œuvrez, à longueur de journée, en faveur du vivre ensemble, du partage avec toute la société et vous construisez ainsi une société plus fraternelle où chacun est respecté.
Suite à l’attentat terroriste de Charlie-Hebdo, vous étiez montrés à l’index, injustement d’ailleurs !
Mais, par votre rectitude, votre sincérité, et par la grâce de Dieu, vous êtes devenus presque les sauveurs de la République de cette plaie de l’extrémisme, l’emblème de la sagesse et les relais de la protection des citoyens contre le covid. Vous l’êtes encore aujourd’hui.
C’est lors de ce changement de perception que le CNI est né comme une reconnaissance de votre rôle, ô combien, important.
Aujourd’hui, on est dans un moment fondateur pour les imams de France : Des assises majoritaires !
Certes, il y a des absents affiliés à d’autres fédérations ou indépendants. Nous ferons tout pour qu’ils nous rejoignent dans la dignité et le respect. Car nous devons rester tous des fédérateurs et des rassembleurs.
Non ! La division n’est pas une fatalité. Elle ne doit nous coller à la peau !
Notre diversité doit être enrichissante et non handicapante.
Le CNI devient une réalité et une institution où les imams se retrouvent aisément, alors commencera un travail de conceptualisation méthodique de notre fonction purement religieuse, intellectuelle (théologique et canonique), spirituelle, pastorale et liturgique.
On prendra le temps et les moyens de réfléchir avant d’agir dans la précipitation ou la pression. Nous avons des sommités parmi nous pour ça.
Nous sommes convaincus, aujourd’hui, après plusieurs expériences nationales, régionales et même locales que nous devons avoir deux bras qui puissent agir en harmonie :
Ainsi, nous l’aurions bien compris, séparation ne signifie pas rupture entre les deux ordres (séculiers et réguliers sur des bases saines et sans subordination aucune .
Cette distinction des ordres existe en islam (al-furuq) qui voudrait que la gestion temporelle de la chose musulmane n’interfère pas dans le contenu de la chose liturgique et cultuelle proprement dite.
Je conçois, aujourd’hui, que le rôle des fédérations interpelées par le Président de la République, le 18 novembre 2020, c’est d’être le catalyseur et le déclencheur.
Ensuite, il reviendra à son AG de gérer le CNI. Laquelle AG est composée d’imams-conférenciers. Et je propose que les Assises perdurent dans le temps et que celles d’aujourd’hui, s’appellent les PREMIERES assises des imams de France.
Merci pour votre présence et pour votre écoute. Wassalam.
Interview du président Mohsen Ngazou : ICI