La famille, cet Édifice, si « familier » par l’évidence des expériences personnelles auxquelles il nous renvoie tous, est de plus en plus déstabilisé par les mutations qui bouleversent notre société.
La désaffection pour l’institution du « mariage », la crise de la figure parentale, la paupérisation des classes moyennes, l’essor du travail des femmes, la recrudescence des divorces ainsi que l’amplification de la monoparentalité ont considérablement affecté la morphologie de la cellule familiale. Si bien que le modèle autrefois unique, stable et sécurisant de la famille traditionnelle a laissé place à un schéma pluriel, mouvant, voire instable et même « incertain ». Délimiter les contours propres de la famille devient ainsi périlleux tant sa trame se noue et se dénoue autour de ses liens composés, décomposés et puis recomposés.
A l’image des crises multiformes qui agitent nos sociétés « modernes » et leur « vivre-ensemble », la cellule familiale est donc elle aussi en crise. Pire, la question de sa survie est clairement engagée depuis que l’idéologie du Genre travaille à démanteler ses fondements naturels, à savoir l’altérité sexuelle et la filiation biologique. Dans sa ligne de mire la déstabilisation du modèle hétéro normatif, laquelle passera nécessairement par la dissolution du cadre familial traditionnel exclusif.
Avec l’adoption d’une loi autorisant le mariage homosexuel, le Gender vient ébranler l’évidente complémentarité sexuelle de l’homme et de la femme et semer le trouble dans la transmission filiale. Il cherche maintenant à ouvrir des possibles, hier impossibles et impensables, en introduisant dans les débats les perspectives de la PMA (procréation médicalement assistée) et de la GPA (gestation pour autrui).
Qu’est-ce donc que « Faire famille » ? A quel modèle de famille aspirent la France et les Français ? Peut-on encore transmettre les valeurs du lien familial, de la solidarité, de l’entraide intergénérationnelle, au sein d’une société traversée par une crise identitaire et controversée sur le modèle familial et sociétal en devenir ?
La réponse à ces questions devient un enjeu pour l’avenir de nos sociétés. Enjeu dont les ramifications se prolongent des bancs de l’Assemblée Nationale, jusqu’à ceux de l’Ecole de la République. Quant à la Rue, elle gronde sa colère face à une posture institutionnelle de dénonciation ou de déni. L’autre enjeu qui se profile dans l’immédiat est électoral. La Famille sera plus que jamais au cœur de l’urne.